L’exposition sur les écoles de la commune a connu un bel accueil, en 1913, lors des journées du patrimoine, puis dans une reprise le 8 mai suivant.
Article publié dans Le Crestois
L’association Mirabel a publié, parallèlement à son exposition de 2013, une plaquette :
HISTOIRE DE L’ÉCOLE À MIRABEL ET BLACONS
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS
Chap. I L’héritage du passé et les premières lois
Chap. II Premières réformes, premières difficultés
Chap. III Vers une nouvelle carte scolaire
Chap. IV Des décisions difficiles
Chap. V Une carte scolaire difficile à trouver
Chap. VI Enfin !
Chap. VII L’école du Cheylard
Chap. VIII L’école maternelle
Chap. IX Le R.P.I.
Repères chronologiques
L’Association Mirabel
Un extrait de l’avant-propos
Si l’Association Mirabel a tenu à retracer, à grandes lignes, les événements qui ont amené les générations précédentes à construire deux écoles, une à Blacons et une aux Berthalais, et par la suite une troisième à Charsac, c’est qu’aujourd’hui, à l’occasion de leur centenaire, on peut mesurer l’importance pour ces générations de la mise en place de ce formidable ascenseur social qu’est l’école. Ces aînés ont été guidés dans leurs décisions par les grands anciens : Condorcet, Guizot, Lamartine, Falloux, Hugo, Ferry qui ont tous mis en avant l’importance de l’école pour amener les populations rurales et ouvrières dans le monde moderne.
Le rôle de cette promotion par l’école, quoiqu’on en dise, existe encore aujourd’hui, même si son rôle est brouillé, pour ne pas dire relégué au deuxième voire au troisième plan, par l’invasion médiatique et la prolifération des images et des communications de toutes sortes. Après tout, former un être humain, c’est aujourd’hui encore, élever un enfant – dans tous les sens du terme – en lui apprenant à lire, écrire, compter, à intégrer les codes sociaux, à développer son esprit critique de futur citoyen et enfin acquérir un métier pour s’assurer une vie digne. Deux rôles complémentaires que se partagent à égalité la famille et l’école.
Quelques autres extraits concernant Mirabel.
A Mirabel, en 1848, la seule école existante est située dans ce qui est aujourd’hui le vieux village, en haut du piton ; l’instituteur s’appelle Pascal et le Conseil municipal vote chaque ann.e un budget pour é.munérer cet instituteur qui reçoit « selon les dispositions de la loi du 15 mars 1850, la somme de 200 francs que le Conseil porte à 600 francs – prélevés sur les ressources ordinaires de la commune – ajoutant des suppléments pour couvrir ses frais concurremment avec la subvention sur les fonds du Département et de l’Etat ». Chaque année le Conseil fixe aussi le » taux de rétribution scolaire payée par les parents » en créant trois cat.gories : les élèves de moins de 7 ans, ceux qui ont entre 7 et 11 ans et les plus de 12 ans. Les enfants de plus de 12 ans ne paient que 6 mois, preuve que ces enfants devaient travailler aux champs les six autres mois. (…)
Dès 1867 se posent deux questions : la commune de Mirabel et Blacons, ayant dépassé les 500 habitants, est invitée à créer une école de filles mais le Conseil constate « qu’il est impossible de se procurer un logement convenable et une salle d’école…et que d’ailleurs le nombre de filles qui y seraient appelées est extrêmement petit ». D’autre part, le préfet suggère aux élus d’envisager la gratuité scolaire, à quoi le Conseil répond « garder la rétribution pour les parents qui peuvent payer et décide d’instituer l’admission gratuite pour les autres ». Le traitement de l’instituteur est porté à 700 francs et le nombre d’élèves admis gratuitement passe à 12. Mais la baisse de la fréquentation depuis plusieurs années de l’école à Mirabel – 33 en 1865, 21 en 1866, 19 en 1867 – pose le problème de sa localisation par rapport aux hameaux et habitations de la commune.
Plus tard le traitement du maître passe à 700 francs puis 800 francs, la rétribution scolaire augmente et la liste d’enfants admis gratuitement compte 16 enfants quand M. Melquiond est instituteur en 1872. Le 29 décembre, M. le Maire « exposant qu’une partie du mobilier de l’école communale est dans un mauvais état et qu’il a été obligé d’acheter une méthode de lecture ainsi que des cartes géographiques, demande d’affecter la somme des cours d’adultes qui n’ont pas eu lieu » à ces achats.
En février 1874, une pétition des habitants des Berthalais à M. le Préfet « demandant la création d’une seconde école mixte à placer dans ce hameau » est rejetée parce qu’ « une école créée dans ce lieu ne répondrait pas au besoin général de la population et n’en desservirait qu’une faible partie ; que du reste les enfants du hameau et de la vallée de Gervanne peuvent facilement profiter de l’école communale du village de Mirabel, point central pour tous. Le Conseil considérant aussi que la population agricole de la commune éprouve une grande gêne, dont on ne prévoit pas la fin, par suite de la maladie de la vigne, en conséquence, il doit moins que jamais songer à créer de nouvelles charges à la commune ».
L’année suivante une coupe de bois est décidée par le Conseil, dont le montant est affecté à la construction du mur de soutènement de l’école de Mirabel.
En 1876 la question de la gratuité revient au Conseil ; celui-ci « considérant que les trois quarts des enfants appelés à fréquenter l’école communale appartiennent à des familles nécessiteuses, que ce serait vouloir priver ces enfants de l’instruction que de ne pas les admettre gratuitement, que bien des familles peuvent souffrir dans leur amour propre d’avouer leur nécessité de réclamer la gratuité pour leurs enfants… que la gratuité partielle établit une certaine distinction fâcheuse entre les enfants… pour ces motifs l’assemblée demande que l’école communale mixte soit rendue entièrement gratuite pour tous les enfants en âge de la fréquenter, y compris ceux occupés dans les fabriques qui peuvent être tenus de la fréquenter… »
De plus vue l’importance de la commune et l’éloignement de divers hameaux du centre scolaire communal, le Conseil demande « qu’une école de hameau mixte soit établie aux Berthalais, centre devenu assez important par ses usines et pouvant fournir en moyenne de vingt à vingt cinq enfants à l’école qui y serait établie et, n’ayant pas de ressources à affecter à l’établissement de cette école, le Conseil demande à ce que la commune soit aidée dans une large part « .
Tous les détails concernant l’école de Mirabel et sa disparition finale au profit de celles de Blacons et des Berthalais peuvent être lus dans la plaquette écrite par Christian Espinas et les amis de Mirabel. Cette plaquette peut être achetée auprès de Christian Espinas et de Michèle Gatefait.