La cloche

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Mirabel expose son patrimoine caché :                         Une cloche de 300 ans

 

Un peu d’histoire et un projet

Depuis 1712, année de sa création en fonderie, la cloche a sonné pendant deux siècles dans le vieux village de Mirabel, avant d’être descendue à l’église de Blacons, il y a un siècle. On peut imaginer la procession, comme c’est l’usage, qui a convoyé cette pièce historique, de la vieille église Saint-Marcel qui menaçait ruine, vers l’église St-Joseph, en contrebas de l’ancienne papeterie. Quelques amis de Mirabel, il y a trois ans, avaient fait une descente au clocher, c’est-à-dire une montée prudente par des marches vermoulues. L’idée avait ainsi germé de fêter l’anniversaire de la cloche, et de lui faire retrouver, l’espace d’une journée, le chemin du vieux village. Par un heureux hasard, les journées du patrimoine 2012 étaient vouées aux trésors cachés : bel exemple que celui d’une cloche que l’on peut entendre aisément, mais qui n’offre aux regards qu’une très lointaine image.

cloches Blacons sonnant comp

L’expo

En octobre 2012, une exposition, jouxtant l’église de Blacons, a pu montrer aux visiteurs des photos de cette cloche. De format modeste (31 cm de haut, 37 cm de diamètre maximum, 2,4 cm d’épaisseur), elle mentionne le nom de P. Tibaut, qui peut être le fondeur. « St-Antoine priez pour nous » est gravé dans le bronze, ainsi que la lettre grecque Tau (emblème des Antonins).

Cette exposition, accompagnée par quelques éclaircissements (Christian Espinas, Roger Amblard et Jacques Joubert, avec l’apport de Louis-Joseph Sauvignet), présente également tout le processus de fabrication, ainsi que quelques éléments acoustiques et musicaux. Les échanges avec le public ouvraient plus largement le sujet à l’art campanaire (traditions, références artistiques liées à la cloche).

 

L’événement

L’autre idée qui avait germé au sein de l’Association Mirabel était la fabrication d’une réplique à l’échelle de cette cloche. Roger Amblard, déjà grand artisan de l’exposition, a conçu et fabriqué en papier durci et armé cette fausse cloche, ainsi que le châssis permettant son transport. Mimi Gatefait a parfait la décoration d’une belle représentation panoramique du paysage de Mirabel, en jaune et bleu. A la fin de l’exposition, une procession est partie, remontant à dos d’homme la cloche dupliquée, de Blacons vers Mirabel, où tout le monde s’est retrouvé, sur la terrasse de la Maison de Mirabel (ancien temple). Deux belles surprises ont alors séduit le public : de l’ancienne église, ruinée, ont jailli les vrais sons de la cloche, enregistrés par Philippe Sibelle dans le clocher d’en-bas, et reproduits majestueusement dans tout le village perché. Certains allaient jusqu’à dire que le cloche n’avait peut-être jamais aussi bien sonné dans Mirabel. La deuxième surprise était offerte par l’association et la chocolaterie du village : « Le tiroir au chocolat ». Une magnifique cloche, en délicieux chocolat de Sao Tomé, avait été fabriquée par Line Renoux, aidée de Véronique Gencel. Avec son poids de 1,7 kg et ses dimensions proches de la cloche de Mirabel, solennellement cassée par Christian Espinas, président de l’Association, la cloche en chocolat a permis aux visiteurs et amis de Mirabel un beau moment de dégustation, avant une dernière volée campanaire pour clore une commémoration peu ordinaire.

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